1919-1921 - Jean-Yves Le Naour

1919-1921

By Jean-Yves Le Naour

  • Release Date: 2020-02-20
  • Genre: History

Description

La paix introuvable.
Le 11 novembre 1918, au matin, Georges Clemenceau déclare à son chef de cabinet : " Nous avons gagné la guerre, il nous faut maintenant gagner la paix, et ce sera plus dur encore. "
En effet, outre la mauvaise volonté allemande, il faudra non seulement compter avec la diplomatie d'équilibre des Britanniques qui ne veulent pas trop affaiblir l'Allemagne au profit de la France, mais aussi avec les ambitions du président américain Wilson dont les principes démocratiques pour la reconstruction du monde – le droit des peuples, l'État-nation, la SDN... – privent les Européens de toute politique d'annexion.
Loin d'être à l'apaisement, les années d'après-guerre sont marquées par le trouble et l'incertitude. La guerre continue à l'Est, dans les pays baltes en 1919, entre la Pologne et la Russie de 1920 à 1921, entre les Turcs et les Grecs de 1919 à 1922, tandis que la guerre civile en Russie cause la mort de 5 à 7 millions de personnes. Surtout, le spectre de la révolution bolchevique, victorieuse en Russie, s'insinue de l'Allemagne à la Hongrie en passant par l'Italie. L'ennemi n'est plus tout à fait le germanisme, mais le bolchevisme, infiltré sous la forme des nouveaux partis communistes d'Europe. Un monde radicalement nouveau est né, une nouvelle ère idéologique coincée entre Wilson et Lénine, deux messianismes à côté desquels la France et la Grande-Bretagne ne tiennent plus le premier rôle. En ces années où prévaut l'illusion d'une paix durable, les instabilités, les aigreurs et les déceptions attisent déjà le feu de la revanche.
Clemenceau avait raison : il était plus difficile de gagner la paix que la guerre. Et la France, qui a gagné la guerre, a perdu la paix.
Jean-Yves Le Naour livre une étude brillante et rénovée – parfois iconoclaste – de cette tragique sortie de guerre, étudiant notamment le traité de Versailles, dont le grand perdant ne fut peut-être pas l'Allemagne, mais la France.

Comments