Après Paris et Londres, Philippe Jullian s’attaque à New York, à cette société internationale faite de milliardaires et de ceux qui les aident à mener la « dolce vita » du Mexique à Venise, de Park Avenue à l’avenue Foch. Café-Society est le récit picaresque de la carrière de Lupe, tour à tour intime d’une vendeuse de Dior, d’un assistant de Visconti et d’une poétesse anglaise, enfin rédactrice d’un magazine féminin. Laide et irrésistible, Lupe déchaîne une guerre entre les solides cohortes de Gomorrhe et les frivoles estafettes de Sodome. Au cours de ces escarmouches sont exposés les dessous d’un fameux musée et de plus d’une carrière rendue célèbre par la publicité. On y rencontre Dali et une célèbre « commère », bien d’autres encore, sur lesquels les lecteurs s’amuseront à mettre des noms. Mystérieuse, élégante, l’héroïne traverse imperturbable les situations les plus scabreuses pour atteindre, après un chemin semé de drames et de dollars, la plus grande consécration mondaine à Saint-Louis des Invalides. Elle nous emmène dans des tripots et dans un salon de la rue de Grenelle, dans les bars de la troisième avenue et dans les cabanas du Lido. Sa rivalité avec la divine Mrs. Drexel pour le plus somptueux garçon de Floride divisera la Café-Society. Partout sur son passage les éléments hétéroclites de ce monde, dont le seul lien est le besoin de s’amuser répètent : « Lupe est fabuleuse... divine... folle... » Commères emperlées, douairières increvables. gigolos fatigués et baronnes équivoques, tous se déchaînent dans une danse macabre formant des couples dont la fantaisie se rit de la morale.